L'Inspection du Travail au CSE
Contrairement aux organismes en charge de distribuer des labels comme « Top Employer », « Meilleur employeur de l’année », « Employeur le plus attractif » ou encore « Happy Index / At Work », l’Inspection du travail ne semble pas avoir une très haute opinion du type de management appliqué dans notre entreprise. Faut dire qu'à l'inverse du Top Employer Institute, l'administration n'exige pas un ticket d'entrée de 16.650 € pour dire tout le bien qu'elle pense des employeurs !
En effet, fin juillet, dans un courrier axé sur les conditions de travail, l’Inspectrice avait déjà demandé des comptes à Canon France vis-à-vis de plusieurs situations à risques, ou jugées comme telles, par les représentants du personnel.
Les explications laborieuses fournies par la DRH n'ont pas convaincu l'administration ; elles n'expliquent pas la dégradation des conditions de travail, l’augmentation des situations de mal-être, le manque de considération des collaborateurs et les dérives managériales constatées par vos élus.
L’Inspectrice du Travail, en visite au CSE le 18 novembre, a pu constater que la situation avait encore empiré et que la relation sociale s’est considérablement détériorée avec le PSE. Elle s’est déclarée préoccupée par la lente et inexorable dégradation des conditions de travail chez Canon et s’est inquiétée de l’absence de dispositions visant à prévenir le harcèlement moral dans l’entreprise. L’absence de méthodologie claire pour identifier ces situations et mettre en œuvre des mesures adaptées a particulièrement retenue son attention.
L’inspectrice a également été stupéfaite par l’état pitoyable du dialogue social dans notre entreprise, stupéfaite également d’apprendre que les élus sont les premières victimes de cette dégradation du climat social qui n’épargne personne et ne fait que s’accentuer de façon inquiétante. Elle envisage aujourd’hui de lancer une enquête pour suspicion de harcèlement et une enquête relative à une possible discrimination syndicale au sein de Canon France.
Ce constat, fait par l’inspection du travail, corrobore parfaitement le vécu de vos élus, toutes obédiences syndicales confondues. Ils ont d'ailleurs tenu à adresser un courrier recommandé à la directrice des relations sociales pour l'alerter sur cette situation. Ce courrier met en exergue la politique de la Direction qui tente de « noyer » les représentants du personnel sous un flot de réunions et de projets en tout genre qui conduit immanquablement à un « nivellement par le bas » du dialogue social. Cette stratégie de submersion, néfaste et toxique, est en totale opposition avec les supposées valeurs du Kyo-seï prônées par Canon ; la Direction, par cette tactique grossière, pense pouvoir détruire le dernier foyer de dialogue social de l’entreprise qu’est le CSE afin d’être seule maitre à bord. Elle connait décidément mal vos élus qui, contre vents et marées, continuent la résistance contre les desseins obscurs de cette Direction inique, résistance à laquelle vient donc s’ajouter l’action salvatrice de l’Inspection du Travail.